D’après Aristote, l’homme est un animal doué de raison.
La différence avec l’animal est que ce dernier appréhende les
phénomènes par
les sensations.
Résultat, plus l’homme raisonne plus il s’éloigne de l’animal mais
également de son
imaginaire. Les peuples antiques vivaient dans un monde plus proche de la source de
l’imaginaire (les dieux) que nos contemporains. Ce monde reste peuplé de fées et
de génies pleins de pouvoirs. Je pense, quant à moi, que les pouvoirs des
représentations de cet imaginaire sont bien plus grands que ceux de la réalité, compte
tenu que ce monde de pensées est le seul endroit où tout est possible.
Ce monde est la source des conditions initiales, donc de la réalité, d’après la physique
actuelle.
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Les gens dit - normaux - du monde de la réalité ont envié ces pouvoirs qu’ils ne
savaient plus atteindre, de là ont résulté bien des chasses aux sorcières.
La - source - déjà inaccessible est de surcroît devenue interdite.
Le simple d’esprit ne cache pas la nudité de son imaginaire comme les gens normaux.
La conscience peut se mettre où elle veut. A cet endroit, la vérité sort du puits dans la
non-conscience d’elle-même.
Le simple d’esprit est resté dans l’enfance qui perçoit avant de raisonner,
alors que l’adulte raisonne avant de percevoir.
L’adulte doit choisir existentiellement
entre la naïveté de l’enfant et les certitudes de la raison.
Le bon dosage semblerait se situer au juste milieu de l’humain, entre l’animal et
le surhumain, les pieds sur terre et la tête dans les étoiles. Sans doute la multiplicité
des approches est-elle la plus raisonnable.
L’univers n’est en fait qu’échange d’informations.
Pour nous cela commence avec l’A.D.N. et ne cesse plus ensuite.
Il en résulte que toutes les difficultés dans l’échange d’informations aboutissent à des
troubles, des dysfonctionnements, des maladies.
L’exemple de l’autisme
Il y a beaucoup de formes d'autismes. Certaines formes apparaissent sans raisons
identifiables. D'autres, par exemple, suite à une vaccination.
La question intéressante à se poser est : qu'est-ce qu'il y a de
commun entre le
dysfonctionnement d'un autisme de " naissance " et un autisme
provoqué par une
cause extérieure
Mon approche est uniquement d'observer les réactions d'un autiste à
communiquer avec le monde extérieur.
Il doit être bien clair que je ne suis pas spécialiste, je me contente de faire des
rapprochements qui peuvent ouvrir des voies de recherche
C’est une difficulté pour ne pas dire une impossibilité à communiquer.
Pour entrer en relation avec un autiste il est nécessaire de l’atteindre, donc de le
rejoindre. L’atteindre c’est toucher la cible qui doit réagir si elle est encore sensible
et vivante. Tant qu’elle est insensible à nos stimulations, elle est comme morte, elle
est inaccessible à NOTRE réalité. Pour la vivifier à notre réalité nous devons atteindre
son être au moins comme sujet de relation.
Cet être pour réagir doit rencontrer un sujet communiquant décodable par lui, pas un
objet ou ce qu’il prend pour tel.
Page 106
Là, réside une première difficulté, car : - Ce que tu es parle si fort que je n’entends pas
ce que tu dis - nous prévient le proverbe.
Les autistes perçoivent avant de raisonner, ils sentent qui nous sommes sous nos
déguisements. Ils discernent très bien les incohérences de nos attitudes, de notre
para-langage et de nos discours. Ils hurlent leur désarroi devant le non-sens, devant
leur impossibilité à com-prendre, prendre la com-munication, mettre en commun.
Nous tenons un discours raisonnable à des êtres qui ne raisonnent pas encore, selon
nos critères de références et nos valeurs bien artificielles.
Nous savons combien ces valeurs peuvent être différentes d’une civilisation à une
autre. Qu’est-ce qui nous autorise à déclarer, c’est bien ou mal, bon ou mauvais,
beau ou laid, normal ou non ? Par rapport à quels critères objectifs ?
La relativité de la relation est basée sur l’échange et l’équivalence suivant une échelle
de degrés.
Ce qui est bon pour l’animal, par exemple la prédominance de l’ego qui assure sa
survie, ne l’est plus pour l’homme et l’égoïsme devient mauvais, n’étant plus
indispensable.
La folie serait une distorsion du rapport au réel. Mais de quelle réalité
s’agit-il ?
Est-ce la réalité du monde des rêves, celle du monde éveillé ou l’inquiétante étrangeté
du monde imaginal ?
La source de l’art se situe dans l’imaginaire des songes, là où toutes les créations sont
possibles. L’art est vécu dans la réalité pour aboutir dans le monde imaginal qui
permet d’expérimenter éventuellement une émotion. L’art ne peut se vivre que dans
les trois mondes en même temps (le monde global), analogiquement en
appréhendant dans une seule perception la source, le fleuve et l’océan, le conscient
servant de chef d’orchestre. L’art n’est pas dissociable en signifiant et signifié sous
peine de s’anéantir.
Le monde est en même temps objet et signe. Voir, être vu, se voir, c’est la même
chose comme nous l’explique très bien l’hexagramme 20 du Yi Jing : la VUE.
Page 107
A ce moment, l’image en perspective autorise une représentation
concomitante de
l’ESPACE et du TEMPS. Alors un seul regard au lieu de deux a
envahi le monde.
Folies individuelles ou collectives ?
Au fait, c’est peut-être la société qui est devenue folle. La notion de
réel est basée sur
la seule perception du corps, par l’intermédiaire du cerveau, et
sert de référence entre
normal et pathologique.
Le pathologique serait donc anormal.
Ce n’est pas ce que nous enseigne le Yi Jing : - Par la sérénité (l’Eros) nous
parvenons à la vision de la globalité, et par le souci (Pathos) nous avons la possibilité
de l’accomplissement -.
Penser et vivre c’est associer librement, l’Eros et le Pathos pour être heureux. Le
schizophrène, au contraire, dissocie dans un paradoxe terrifiant ces deux éléments
afin de jouir d’angoisses intolérables.
Pourquoi cette schize, cette coupure ?
Sans doute est-elle la conséquence de l’interdit d’aller puiser à la source des fées.
Il en résulte une double fracture, la première est une séparation entre l’homme et le
cosmos, la deuxième entre les deux parties de l’homme lui-même, son corps et son
esprit. Là encore la réponse est dans le bon usage des moyens qui ne doivent pas
être une fin en soi.
C’est bien ce que nous disions au début de ce chapitre en affirmant qu’il fallait
accueillir le Pathos (la maladie) comme un ami, un signe, en n’oubliant pas que le
monde est en même temps objet et signe, voir et être vu. C’est cette mise en
perspective qui permet d’atteindre l’Eros (la guérison, la sérénité). L’Eros et le Pathos
sont indissociables.
Le schizophrène reconstruit la partie qui lui manque, l’eros, en comblant ce vide par un
retournement du pathos contre lui-même.
L’autiste quant à lui est écartelé entre deux mondes dissociés.
Il retourne le Pathos alternativement, soit en s’infligeant des violences à lui-même,
seul moyen d’échange de langage pour exprimer sa souffrance avec notre monde de
la réalité qu’il ne déchiffre pas, soit en se murant dans un dialogue intérieur.
Page 108
Il se trouve alors dans son monde de l’imaginaire ou de l’imaginal qu’il est seul à
décoder. C’est le moment (dans le TEMPS) où (dans l’ESPACE) il peut être heureux
car il a rejoint son Eros.
Quand l’autiste traverse le miroir, pour aller dans un autre monde, le contact avec le
réel n’est pas rompue, car la rupture serait psychologiquement mortelle, mais est
sans doute atténué comme dans un demi-sommeil. Dans cet état il nous apparaît
étrange, étranger à nous-mêmes observateurs. Il nous semble que pour lui la durée
importe peu, les contraires (Yin Yang) ne comptent plus.
Il est dans son rêve éveillé, dans un autre état de conscience.
Cette description correspond point pour point au monde onirique mais également aux
états de conscience élargis. Comme l’Eros et le Pathos sont indissociables, à l’image
du Yin et du Yang, son Eros devient Pathos jusqu’à ce que ce dernier rebascule en
son contraire dans une ronde infernale. Il est - déséquilibré -, terme qui traduit
souvent la maladie mentale.
Actuellement on raisonne ainsi :
un ou plusieurs symptômes (des effets) aboutissent à établir un diagnostic, puis à
prescrire un traitement pour éliminer ces troubles. La cause est entendue une fois
pour toutes, telle maladie égale telles causes. Cela peut être valable pour une
maladie organique simple mais probablement plus pour des pathologies complexes.
En ce qui concerne les troubles du comportement le seuil d’apparition des symptômes
est plus ou moins élevé suivant les individus, et, nos cerveaux de gens - normaux -
sont certainement capables de produire, dans certaines circonstances, n’importe quel
signe de dysfonctionnement psychique, de façon définitive ou temporaire, par
exemple : être pris de panique.
Quels sont les mécanismes qui élaborent notre comportement ?
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Les actions-réactions entre notre cerveau et notre corps façonnent nos attitudes et
notre conduite.
L’ensemble corps-cerveau = NOUS. Ce nous est un outil qui aboutit à communiquer
vers l’extérieur, c’est à dire avec - PAS NOUS -.
Cette communication va avoir une influence sur ce - PAS NOUS -, ce monde
extérieur, qui en sera modifié. Ce dernier en retour va émettre un signe nouveau
tenant compte de cette modification. Ce signal à son tour va nous influencer, etc.
Si le signe et le signifié ne se comprennent pas ou plus, ce qui était normal ne l’est
plus. Un fossé va se creuser de plus en plus si aucun correctif ne vient rétablir le
dialogue. La réalité de l’un devient étrangère à celle de l’autre. Au bout d’un certain
temps personne ne sait où est la réalité - réelle -. La réalité réelle sera définie par le
plus grand nombre qui se réfère à cette authenticité admise. Cela ne veut pas dire
pour autant qu’elle soit réelle ou qu’elle soit la seule réelle, ou encore la plus réelle.
Nous voyons bien la difficulté à définir le réel.
Quoi qu’il en soit, cette distorsion va provoquer des troubles de trois sortes dans la
communication, qu’il s’agit d’identifier pour pouvoir rétablir l’échange d’informations.
La première cause de perturbation peut venir de l’environnement, les conditions
climatiques par exemple.
La deuxième peut consister en une anomalie de l’outil, corps ou cerveau.
Est-ce une cause première ou l’effet d’une autre cause qui a provoqué cette
non- conformité de l’outil ?
La troisième, une mauvaise interprétation des attitudes comportementales dues entre
autres à des différences de cultures ou des niveaux d’évolution.
Les actions-réactions entre notre cerveau et notre corps façonnent nos attitudes et
notre conduite.
L’ensemble corps-cerveau = NOUS. Ce nous est un outil qui aboutit à communiquer
vers l’extérieur, c’est à dire avec - PAS NOUS -.
Page 110
Cet échange d’informations est indispensable car l’homme ne supporte pas de ne pas
comprendre. Il permet d’élever, ensemble, notre niveau de conscience. Conscience
de notre environnement, puis d’être soi et pas un autre. Il semble bien que seul il soit
difficile de mettre de l’ordre dans le chaos individuel.
Ce serait un attracteur qui donnerait un sens général organisateur.
Cet attracteur serait l’ensemble des consciences.
De façon analogique, l’ensemble de la galaxie semble être l’attracteur qui régule
l’action du soleil.
D’autre part, la neurobiologie voudrait pouvoir donner, finalement,
une explication à
la pensée en éliminant tout ce qu’elle considère comme irrationnel. Elle ne se rend
pas compte que cela revient à supprimer le Maître du cerveau.
L’homme est bien autre chose que son cerveau, ne pas le croire c’est confondre l’outil
et celui qui le manie.
Une question qu’il serait utile de se poser, me semble-t-il, est celle de savoir
pourquoi nous constatons, à l’heure actuelle, tant de problèmes psychiques ou
physiques ?
Peut-être, tout simplement, parce que le modèle de société dans lequel nous vivons
est insupportable !
Notre vie aurait-elle un sens insensé ?
Page 114
Le monde au-delà de la terre aurait peut-être l’équivalent d’un logiciel de dix-huit
milliards de Giga-électronvolts, encore très peu chargé (voir à ce sujet la Note
N° 6 sur la Relativité Complexe).
Dans ce cas, nous pourrions envoyer des messages à cette mémoire centrale par la
pensée. Informée de nos préoccupations cette banque de données nous enverrait en
retour, par l’intermédiaire de notre cerveau, des informations sous formes d’idées.
C’est sans doute la source des idées géniales qui parfois nous atteignent.
" Personne n’a le pouvoir de travailler dans ces régions, hormis
nous à titre
individuel.
Seul nous pouvons décider de notre destin en toute réalité ou
irréalité suivant
notre choix ". Birger Sellin, un jeune autiste allemand
Voici la réponse d’un autiste sur le sens de la vie. Il s’agit de Birger Sellin, un jeune
autiste allemand qui nous a livré son message grâce à la communication assistée par
ordinateur, dans deux livres bouleversants Note 3.
Jugez vous-même : Extraits de son livre : « La Solitude du
déserteur ».
Les soulignés et les parenthèses sont de moi).
Envoyer ses messages au monde d’en haut, un je ne sais quoi veut devenir
quelqu’un (il parle de lui) que vent, soleil, pluie et neige évoquent mon souvenir, …
pour tous les marginaux sismographes (perception des vibrations)
Page 15 Une grande joie terrestre m’habite, personne hormis nous (les autistes) ne
travaillent dans ces régions extra-terrestres … que nous décidons nous-mêmes de
notre destin.
Page 17 en toute réalité comme en irréalité
Page 19 comme des semblables en esprit
Page 20 une énergie est là mais je ne peux la saisir
Page 27 Soutenons ensemble comme des amis fidèles (il écrit à un autre autiste)
que notre vie a un sens insensé
Page 28 Quelqu’un (Lui) qui transmet des messages depuis d’autres mondes
Page 30 Je dirige mon moi intérieur sans pouvoir influer sur ma conduite élémentaire
Page 31 Moi sans nous (le moi ne peut communiquer avec nous), du monde
sans moi pour tous les prétendus connaisseurs
(il en résulte que le monde des prétendus connaisseurs est sans moi soit sans lui le
narrateur), car c’est grâce à nous (nous dans ce cas = les moi sans nous du début de
la phrase) que des connaissances voient le jour qu’une humanité civilisée inculte
Page 115
Page 32 Si des larmes coulaient à nouveau (blocage des émotions qui ne peuvent
pas se manifester)
Page 46 Pourquoi tous les systèmes de l’en monde rendent-ils si solitaires ?
Page 47 Comment se fait-il que la personne dégénère en solo ?
Birger SANS TOUT malin comme TOUT
Page 49 Les titres sont autant de colifichets chatoyants vils et serviles réduisant les
valeurs compactes, espèces de fanfarons irritants qui sont aussi autistes que nous,
cela me déchire de devoir vous décevoir (voilà bien la preuve que les autistes nous
voient tels que nous sommes vraiment sous nos déguisements)
Page 50 Vous mentez, vous n’êtes que bon (la bonté humanitaire qui cache tant
d’injustices ?) un jour je ne vous jugerai plus … d’yeux en pleurs (que je ne peux pas
verser actuellement, c’est pourquoi :) crier me remplace
J’habite au loin je ne peux pas vivre sans amour
Page 52 J’ai vu les sept frayeurs sans exception mais j’ai échoué dans un désert
mortel (il désigne notre monde probablement où ne règne que :) que la matière
brute (il manque l’esprit).
Il s’exprime dans une langue que nous ne savons pas encore, ou plus, traduire. Il
s’agit du langage du cœur qui se comprend par empathie ou par télépathie. Il reçoit
ces messages que nous émettons sans nous en rendre compte et qui le blessent.
Devant lui nous ne pouvons pas dissimuler. Nous nous livrons sans artifices, ou bien
ils sont inopérants. « Le roi est nu » devant lui.
Page 53 (de son livre et les suivantes)
La REALITE apparaît, dire quelque chose que quelqu’un comme moi ne sache pas
très bien interpréter. Incroyable comme la réalité se conduit de manière chaotique.
Page 116
Page 56 et je pense comme toi que nous sommes (il répond à un autre autiste qui lui
a écrit) visiblement un groupe d’êtres humains qui ont un but commun, je veux y
contribuer (ce but ne serait-il pas de nous ouvrir les yeux sur d’autres réalités ?)
Page 58
même la foi dans les êtres humains a foutu le camp … pour un monde pauvre en
amour
Page 60
qui veut passer de l’éternelle solitude de son pré-idiot de l’autisme au monde des
merveilleux hommes simples qui ne comprennent pas, même combien est
merveilleux un monde sans captivité intérieure, couleront alors ces eaux (il semble
bien que la clef qui lui manque est de laisser parler ses émotions. Il
y a sans doute
coupure entre le mental et l’astral, entre le maître du cœur et le
cerveau limbique).
Page 61
car chaque absurdité a un SENS PROFOND, comme tout chez nous (les autistes)
revêt un sens notre monde n’a pas sombré pour toujours dans l’inversé comme on le
suppose
(c’est notre monde qui est insensé, inversé, qui n’a pas de sens, car nous ne savons
plus donner un sens aux signes, ce qui fait que nous ne voyons plus les causes des
effets. Les fous c’est nous)
notre monde au contraire est pareil à un système d’antennes de sécurité essentielles
né (le système) d’iles fabuleuses (l’ile d’AVALON de la tradition celtique, ou de
l’AMENTI des anciens Egyptiens)
Page 61
Un normal sédentaire (un homme de notre monde qui se considère comme normal,
qui de plus est sédentaire c’est à dire qui ne voyage pas dans les autres mondes) ne
déchiffrera pas ce système quoi qu’il tente !
Page 117
Acceptant personnellement de n’être ni normal ni sédentaire, je tente
de comprendre
ce système. On doit pouvoir communiquer avec les autistes en se
servant de la clef
universelle du Yi Jing. Birger Sellin nous invite dans les lignes
suivantes à le rejoindre
: comment faire le lien entre une réalité irritante et la vie simple voilà la question
fondamentale ?
Comment tout simplement effacer la vie adverse irritante et la transformer en
renouveau réellement élu et choisi en richesse digne d’être vécue ?
QUESTION FONDAMENTALE !
Cela devrait nous apparaître comme une évidence ! La Vie envisagée dans sa totalité
dans notre monde est invivable.
Birger Sellin et ses semblables refusent d’entrer dans ce monde insensé. Ceux qui y
sont entrés, c’est à dire nous les gens normaux, tentons d’en sortir. Par la méditation,
par les drogues douces ou fortes peu importe, par la maladie déclenchée
inconsciemment, le but est le même, fuir. Enfin, d’autres s’évadent par le saut ultime
du suicide physique ou mental, je veux dire par la fuite dans la folie, une autre
manière de s’échapper ou d’en réchapper.
Page 62
Un grand chagrin m’habite parce que bien souvent nous ne sommes pas
choisis (Birger Sellin a appris que le 28 mai 1993, un spécialiste des autistes a émis
l’hypothèse que ces derniers sont insensibles et donc incapables de compassion. Il
en a été très affecté).
Le texte ci-dessus et bien d’autres démontrent que le spécialiste s’est trompé. Ici, la
compassion est exemplaire et peu d’humains font preuve d’autant de sollicitude et
d’amour envers autrui, d’oubli de soi malgré ses souffrances. Nous pouvons continuer
ce décryptage page après page. Un texte parfaitement sensé surgit de cette
apparente nuit. Une grande leçon d’humanité, également au sens universitaire du
terme, se fait jour. Nos contradictions trouvent souvent leurs solutions. En dernière
analyse, une espérance dans la possibilité d’un monde meilleur ayant du sens, paraît
possible.
Page 118
Comparons avec les observations des
spécialistes.
Ce passage est assez technique jusqu’à la page 126.
Il concerne surtout le corps médical.
Ce qui est écrit en italique et entre parenthèse sont mes commentaires.
« Exploration dans le monde de l’autisme » de :
D.Melzer - J.Bremmer – S.Hoxter – D.Weddell – L.Wittenberg. Editions Payot 1994
Page 13 de leurs livre
Néanmoins ce livre sera décevant pour le lecteur car il ne peut avoir de prétentions
thérapeutiques ou annoncer une solution à quoi que ce soit. En fait il sera rapidement
clair pour le lecteur avisé que nous nous sommes attelés à situer les problèmes, plutôt
qu’à les résoudre.
C’est la raison pour laquelle j’ai choisi ce livre qui situe
l’autisme.…
c’est peut-être la vérité fondamentale dans les sciences humaines en général et la
psychanalyse en particulier.
Tous ces phénomènes : le démantèlement - l’altération des concepts temporels et
spatiaux - l’utilisation d’absence d’activités mentales comme moyen de
temporiser (bloquer le TEMPS c’est rechercher l’éternel PRESENT), nous semblent
jeter une vive lumière sur des modes de pensée et de relations discernables ailleurs
chez des gens normaux comme chez les malades.
Page 15
… un film sur l’épanouissement des fleurs réalisé avec des photos prises à quelques
minutes (ou jours)d’intervalle, dans laquelle la chorégraphie de leur croissance décrit
une figure invisible à l’observation directe. Que différentes parties de l’esprit soient
maintenues à distance, impliquant la non- reconnaissance des uns par les autres, il
n’y a là rien de très nouveau …
Page 16
La vie surfe sur une vague, le présent étant poussé en avant par le passé, qui est le
présent sombrant dans le passé. Passé, présent, futur, deux dixièmes de seconde,
maintenant un dixième de seconde est passé, un dixième de seconde arrive
Page 119
Pour moi : Non,
il faut trois dixièmes de seconde pour que la démonstration soit convaincante : un pour
le passé, un pour le présent, un pour le futur. Dans le cas contraire, il y a rupture dans
le déroulement de l’action et aucun lien entre ces trois états. Pour créer ce lien on
utilise un artifice qui fait disparaître le présent. Les autistes qui ne vivent que dans le
présent, il me semble, ne peuvent pas nous suivre sur ce terrain qui n’a pas de sens,
comme nous le verrons par la suite.
Continuons :
Considérons la vie (corpuscule) embarquée sur un mouvement (une
onde) comparable à une vague (soit fréquence et amplitude), le présent
(où se situe-t-il dans la durée ? Dans cette démonstration, nulle part !) comme un
surfeur sur la crête des événements qui tournent de telle sorte que le moment
présent
(il n’existe pas dans cette explication. C’est d’ailleurs la conclusion, suite à leurs
déductions, qu’en tirent les auteurs à la fin de leur cheminement. De plus, je ne vois
pas comment les événements tournent, ils semblent se dérouler dans le sens passé
présent futur d’après la vision du monde à nous les gens normaux)
Reprenons la suite de leurs texte :
le présent passe dans le souvenir et le moment anticipe (il faut donc se projeter en
avant dans le futur de l’imaginaire) arrive (mais n’est pas encore là) pour soutenir
l’expérience présente. Cet instant présent serait non-existant
(A moins que ce soit le contraire, seul le présent serait existant, le
passé et le futur ne
seraient qu’illusion ? C'est la tendance vers où va la physique
quantique !)
Quelle démonstration alambiquée !
Si maintenant nous concevons que sur ce fil du temps sont enfilées ces perles de
souvenirs … toute conception du processus autistique proprement dit, une
suspension de la vie mentale (suspension sans doute provoquée par une déficience
du lien entre le mental et les autres corps d’énergie, à savoir l’astral, l’éthérique et le
physique. En fait suspension de l’activité dans le cerveau, mais pas de l’esprit qui
s’en est allé ailleurs comme nous le verrons).
Page 120
Page 17
rubriques :
Economique – structurale – génétique
Facteurs économiques :
Les enfants étudiés nous apparaissent très intelligents.
Leurs processus mentaux opèrent à une grande vitesse. Leur accessibilité aux
données sensorielles venant à la fois du corps et du monde extérieur donne
l’impression d’un organisme nu exposé à tous vents. Qualité de sensibilité
perceptuelle = une qualité émotionnelle comme une sorte de disposition à la
gentillesse (tout le contraire de notre monde)
Page 18
Prédilection pour un souci dépressif pour l’autre = perméabilité primitive aux émotions
des autres (empathie, d’où compassion naturelle) et ils semblent interpréter l’évidence
du contraire (image qu’ils reçoivent de notre monde) plutôt comme un signe de
rejet (signifié) que comme un signe d’incapacité de la part de l’objet (par nous, les
gens normaux, à avoir de la compassion)
.
Pour résumer, ils sont comme des explorateurs qui essaient de comprendre notre
langage, nos signes et s’aperçoivent de la réalité - réelle -, nos masques sont
tombés. Ils constatent, ils sont très intelligents comme signalé plus haut, que Tartufe
est au pouvoir, que le mensonge et l’hypocrisie règnent en maître.
Si vous lisez Birger Sellin vous constaterez comme moi que c’est exactement ce
qu’il nous dit et pourquoi il hurle.
Page 19
Récapitulons : Grande intelligence, sensibilité à l’état émotionnel des autres
, dispositions à ressentir massivement la souffrance dépressive (le Pathos
dégradé expliqué avant cet extrait), sadisme minimal et en conséquence persécution
minimale, jalousie possessive, ces enfants sont très sensuels dans leur amour et
portés à répéter indéfiniment en suspendant le TEMPS, la joie et le triomphe de la
possession
(soit demeurer dans l’ETERNEL PRESENT).
Page 121
Mon commentaire :Quand ils ont atteint un équilibre comment voulez-vous qu’ils
acceptent facilement de revenir dans notre monde cauchemardesque !
Quand nous, les gens normaux, sortons précipitamment d’un cauchemar
acceptons-nous docilement de nous rendormir ?
Caractéristiques structurales :
Structure de l’autisme proprement dit, à la fois structure mentale et cependant sans vie
mentale. La clef de la situation réside dans la suspension temporaire de la
reconnaissance de l’écoulement du TEMPS,
(ou plus probablement de la connaissance première de l’écoulement du temps dans la
durée de l’espace N’oublions pas que les scientifiques font une différence
fondamentale entre le TEMPS et la durée)
mais il y a là quelque chose de tout à fait différent des types variés du désir du
temps.
Concept circulaire, concept oscillant ou temps fragmenté d’autres manières.
(Ils vivent l’éternel présent psychique sans s’occuper de la durée physique qui
s’écoule sans eux, c’est à dire sans que leur conscience soit présente à cet
écoulement.
Voir à ce sujet le dernier chapitre de ce livre en ce qui concerne
l’arrêt du TEMPS).
Structure - Moi - Ca - Sur-Moi idéal démantelé avec les caractéristiques suivantes :
- démantèlement doit être accompli en un instant,
- démantèlement doit être réversible sans effort
- les « événements » sont discontinus, impossibles à relier et par conséquent
impropres à mémoriser contrairement aux « expériences ».
Page 22
Compulsivités
(elles ressemblent analogiquement, par leur répétition sans but apparent, à un
diagramme d’Euler-Ven) qui s’arrêtent aussi mystérieusement qu’elles ont
commencé
(peut-être est-ce la Sur-Conscience qui prend conscience dans la réalité de notre
monde de l’inutilité de ce comportement qui ne mène nulle part à l’image du
diagramme cité ci-dessus qui se déroule sans fin ?).
Page 122
Page 25
Géographie de la personnalité dans ses quatre régions caractéristiques : le dedans et
le dehors du self (le dehors de soi-même), l’intérieur et l’extérieur
des objets.
Le cinquième espace : le nulle-part du système délirant ne nous
concerne pas ici.
Pourquoi donc ?
A mon avis, bien au contraire, il nous concerne car il semble bien que ce soit dans ce
nulle-part (analogue au TROU NOIR de l’astrophysique) que les autistes se réfugient.
S’ils y trouvent refuge sans doute ce nulle-part a une existence réelle pour eux. Il
serait intéressant d’explorer ce territoire me semble-t-il !
Page 26
L’enfant ne peut, pendant le moindre laps de temps, faire la distinction entre être à
l’intérieur ou à l’extérieur(d’un placard par exemple)
Cela confirme à mon avis que ces enfants sont totalement
dissociés.
D’un côté leur corps physique avec son cerveau est présent dans notre monde à
quatre dimensions, mais leur esprit est étiré dans le monde de l’imaginaire à quatre
autres dimensions.
Nous les gens dis normaux vivons dans un monde à huit dimensions sans nous en
rendre compte. Notre conscience endormie, " ne nous en déplaise", n’a pas
conscience de ces quatre dimensions supplémentaires de l’esprit (la physique
quantique commence à les mettre en évidence). Il en résulte que ces autistes
alternent involontairement en permanence entre deux états.
L’un, anormal, où leur esprit se trouve uniquement dans le TEMPS et pas dans
l’ESPACE. L’autre plus proche de la normalité où ils se retrouvent brusquement dans
ce monde, qui nous est familier, à quatre dimensions supplémentaires pour eux, où ils
habitent alors leurs corps. Dans ce cas, imaginons leur surprise devant ce perpétuel
va-et-vient, que doit ressentir, sans en être affecté, le nouveau-né.
Page 123
Page 70
Je vis en face de moi un enfant dont les yeux étaient éteints et, bien que son corps
continuât à se mouvoir avec puissance, déjà toutes ses activités semblaient disjointes
disant « en bas en bas » d’une voix qui s’affaiblissait à mesure qu’il descendait les marches.
Page 29 … les déposait (les objets) sous la chaise du thérapeute (comme ils ne
peuvent pas contrôler émotionnellement leur corps ils transfèrent vers le corps de
ceux qui semblent savoir s’en servir) bombardement des sensations face à la fois à
un équipement inadéquat et à l’échec de la dépendance … très proche de celle du
nouveau-né.
( Comme je le signalais ci-dessus : Dans ce cas, imaginons leur surprise devant ce
perpétuel va-et-vient, que doit ressentir, sans en être affecté, le nouveau-né )
Page 49
… son corps était vraiment bi-dimensionnel
Page 56
« perdre l’esprit » conviendrait vraiment à l’état autistique proprement dit.
Page 59
C’était comme si tout le bon s’était évanoui dans le NEANT comme on nous dit qu’il
peut arriver dans les dernières théories terrifiantes ( Pourquoi ? ) concernant les trous
noirs de l’espace dans lesquels une étoile et même une galaxie peut quitter l’univers
pour un impensable nulle part.
Confirmation une fois de plus de ce probable aller-retour des autistes dans un
no-man’s-land situé entre incarnation et non-incarnation.
… parce qu’il n’avait développé dans son esprit aucune structure d’espace
« contenant » cette perte absolue ne pouvait qu’intensifier le chagrin et le désespoir
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… parce qu’il a une tendance tellement forte à dépendre d’un unique mode de
perception sensorielle (le cerveau droit)
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Ce que je peux dire avec une conviction fondée sur l’expérience est que John était
extrêmement sensible à mes états d’esprit
(hypersensibles ils lisent sans doute dans nos pensées et ressentent nos états d’âme :
ce que nous sommes parle si fort …) qu’il réagissait à tout manque d’attention (être
écouté c’est exister), toute maladie, malaise physique ou silence comme si je l’avais
rejeté … J’appris par l’expérience que je ne devais pas un instant le laisser tomber de
mon esprit (sans doute parce que le monde de l’esprit est le seul
lien que nous ayons
en commun pouvant le relier à notre monde physique)
mais que je devais être vigilante pour le rattraper dans ses fugues vers l’état de non-
mentalisation
(abandon de l’usage de son cerveau. Dans cet état, il n’est plus RAISON mais
seulement SENSATION)
… à ce point-là, il était vital de continuer à parler
(comme les bouddhistes le conseillent pendant l’agonie),car mon intérêt et ma
réponse animée paraissaient être l’équivalent psychique de le maintenir et ma voix la
source qui le rassemblait
(analogiquement cela ressemble à ce que nous faisons pour éviter que nos songes
disparaissent de la surface de notre conscient au réveil et replongent inexorablement
dans les profondeurs de notre subconscient)
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… rebondissant sans fin, comme une balle de caoutchouc dans un mouvement
continu, cherchant à se mettre en extase. Cela semblait vraiment étonnant de voir
cet enfant à la mine plutôt éteinte tout à coup rempli d’énergie … Il semble que de
telles interprétations laisseraient de côté l’impression d’oiseau libéré au contact d’une
source de vitalité, la source de la force vitale elle-même … le moteur principal plutôt
l’abandon à la sensualité, il semblait très relié à mon corps, mais peut-être uni à lui
dans un état situé au-delà de l’esclavage du TEMPS, déharnaché de la contrainte des
limites qui séparent
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(les trois dimensions de l’ESPACE reste le TEMPS seul) …
il était tout à fait impossible de faire une brèche par des interventions verbales dans
cette sensualité orgiaque.
Bien plus, j’avais l’impression que mes sens étaient douloureusement bombardés,
mes pensées soustraites de ma tête par des coups jusqu’à ce que je fusse tentée de
le suivre dans un état d’oubli. Je me rendis compte que j’avais à m’en arracher
mentalement pour être capable tout simplement de penser un tant soit peu. Je sentais
John m’entraîner vers un état dans lequel je n’aurais plus la tête pleine de ses
sentiments terribles de vide et de désespoir, mais où (dans un ESPACE) je le
rejoindrais, sans activités mentales, dans une folle orgie sauvage d’excitations
(à l’image de la zone rouge de la terra incognita décrite dans « Les Thanatonautes »
de Bernard Werber ? Il est clair qu’une communication de pensée à pensée s’est
établie entre John et la thérapeute d’une façon émouvante),
une danse macabre (le passage par la mort) réglée comme une entrée dans la vie
éternelle.
Pour pouvoir regagner l’attention mentalisée de John il semblait que je devais me
battre à la fois contre le piège de sa volupté (avoir envie de le rejoindre dans sa folie,
dans ce monde entre deux mondes), et la menace de sombrer dans le désespoir
(de rester dans ce monde de la réalité si peu attrayant ?)
J’appris par expérience … J’étais semble-t-il censée représenter un objet qui
connaisse la souffrance écrasante qu’il était en train de fuir, quelqu’un qui resterait
avec lui dans son chagrin, qui ne serait pas dissous par le caractère corrosif de son
désespoir.
Pour moi l’autisme serait une maladie de l’âme, c’est à dire du lien entre l’esprit et le
corps.
D’après les spécialistes, le système nerveux central se
développe mal. Est-ce
une cause de l’autisme ou au contraire une conséquence, un
effet ?
Habituellement, après un développement normal, le petit enfant s’éteint comme une
braise, généralement entre le 24ème et le 36ème mois C'est la période des
vaccinations comme par hasard.
. A un moment donné, imprécis, tout s’écroule, et l’enfant implose comme une étoile à
neutrons dans un trou noir.
Bien entendu je n’ai pas la prétention
d’expliquer ce qu’est l’autisme.
Seulement je tente de faire des
rapprochements qui
peuvent intéresser des chercheurs.
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